Né en 1903 à Montélimar, Jean PLANEL est élevé dans l'amour de la musique par son père Alphonse PLANEL, compositeur et éditeur de musique. Jean étudie la musique avec lui, puis à Marseille, et rejoint bientôt son jeune frère Robert à Paris où tous deux suivent les cours du Conservatoire Supérieur de Musique. Élève de Paul Vidal (composition), d'Hettich et de Louise Grandjean (chant), il obtient en 1931 le Premier Prix de Chant, "premier nommé".
Dès sa sortie du Conservatoire, sa carrière s'affirme. Sa voix au timbre rare, sensible et nuancé, sa tessiture qui va du ténor léger au haute contre, sa technique irréprochable en ce qui concerne la respiration, l’émission et l'articulation, lui font obtenir des succès éclatants.
Ténor d'oratorios et de concerts, il chante sur les plus grandes scènes françaises mais aussi à Londres, Salzburg, Genève, etc.
Soliste des Grands Concerts parisiens (Lamoureux, Colonne, Pasdeloup), il enregistre plus d'une centaine de disques, principalement chez Pathé Marconi. Il participe à la création des œuvres de ses amis Darius Milhaud (les Opéras Minute), Gustave Charpentier (la Vie du poète), Germaine Tailleferre (Narcisse), Poulenc, Messiaen, Jolivet entre autres, et chante régulièrement pour la Radio.
1933 est une grande année pour la famille PLANEL : à quelques semaines d'intervalle, Robert obtient le Premier Prix Grand Prix de Rome de composition musicale et Jean, le Grand Prix du Disque, avec le &aquo; Repos de la Sainte Famille », extrait de « l'Enfance du Christ », d'Hector Berlioz.
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Le Grand Prix du Disque lui est à nouveau décerné en 1941 avec le « De Profundis » de Delalande où il chante la partie périlleuse de haute-contre solo. Il obtient également le prix du meilleur disque d'opéra-comique avec « Lalla Roukh » de David. En 1935, il chante à l'Opéra-comique le rôle du Pierrot de « L’Idylle funambulesque », envoi de Rome de son frère Robert PLANEL.
Sous l'occupation, il refuse de chanter pour Radio Paris et suit la Radiodiffusion Française repliée à Rennes puis à Marseille. C'est l'occasion de très beaux concerts à Monte Carlo, Cannes et Nice.
De retour à Paris, Jean PLANEL chante régulièrement en concert et à la Radio jusqu'au début des années 50 et participe aux tournées des J.M.F. en France et en Afrique du Nord.
Il fait ses adieux à la scène par une tournée de concerts en Afrique du Sud et à l’île Maurice en 1954.
Son idée de la création d'une Maîtrise auprès de la Radiodiffusion Française se réalise en 1945 avec l'appui d'Henri Barraud et de Maurice David et l'aide de son frère Robert. Toujours à Paris, il enseigne le Chant aux futurs professeurs d'Éducation Musicale des Lycées et Collèges pour toute la France et la Ville de Paris.
Sa carrière de professeur se double d’une œuvre pédagogique livresque ; Il reprend l’édition de son père sous l’appellation nouvelle : « Les Éditions de l’École du Chant » et y publie en 1948 « L’École du Chant » et « Le chant pratique », manuel qui fait toujours autorité auprès des chanteurs, tant amateurs que professionnels.
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Ces livres sont bientôt suivis d’une collection de chant choral (une vingtaine d’harmonisations et compositions originales).
Le Conservatoire de Nice lui confie la classe de chant de 1960 à 1973.
Il se retire à Montélimar, sa ville natale.
Il laisse une œuvre musicale en grande partie inédite, composée principalement entre 1943 et 1983 : mélodies, pièces instrumentales, cantate de Noël (création Montélimar 1984), Requiem pour chœur, soli et orgues. La cantate « La chute du tyran » (14ème chant d’Isaï) pour ténor, orchestre, chœurs et voix d’enfants, composée à la fin de la guerre, qui fut créée en 1947 par la R.T.F, « Ode à Nice et à la France » pour orchestre, chœur, galoubet et tambourin, chœurs à 3 voix égales et 4 voix mixtes, « Quatre Noëls anciens » pour ténor, soprano, voix d’enfants, flûte célesta, cello.
Membre de la grande loge de France, il participe activement à ses travaux tant que sa santé le lui permet.
Malgré une vue de plus en plus faible, il travaille jusqu’à sa mort à ses quatre derniers livres (inédits) : « L’Étoile de ma Vie », « les cahiers de Jean-Luc » mémoires, « Le chemin de lumière » essai philosophique, « Le livre du chant, Commentaires sur la méthode Vaccaï ». Il en dévoile le sens ésotérique, expliquant de manière pratique, le cheminement intérieur que cette méthode fait accomplir au chanteur.
Il meurt à Montélimar en Mai 1986.
Association Jean-PLANEL |